#57: Le SMQ ne t'appartient pas. Et c'est tant mieux.
Et si ton plus grand frein en qualité… c’était de vouloir trop bien faire ? Et de vouloir trop en faire directement par toi même?
Salut à toi,
bienvenue à ce 57ème Rendez-vous Qualité. Nous sommes désormais 4542! 🤩
Que tu sois là depuis le début ou que tu viennes d’arriver, merci de me lire.
Tu peux retrouver tous les articles précédents ici.
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Aujourd'hui, je te propose une réflexion qui pique un peu, mais qui pourrait bien transformer ta manière de vivre ton rôle de qualiticien(ne).
Allez hop, c’est parti!
Au sommaire:
Mon actualité
Ce que j'ai souvent vu... et que tu as sûrement vécu aussi
Pourquoi on tombe dans le piège
Ce que ça produit dans les faits
Changer de prisme
Ce que tu peux faire dès demain
Temps de lecture : 6 minutes
Pour aller plus loin ensemble:
Mission Qualité: le programme de formation et d’accompagnement pour arrêter de galérer et t’épanouir dans la fonction qualité/QSE. Inscriptions ouvertes pour les sessions de septembre 2025 et janvier 2026.
Le Village QSE: la communauté de pairs pour échanger et te sentir moins seul.
Memes QSE: télécharge mes 118 memes en format modifiable.
Retrouve toutes mes offres sur mon site web.
Mon actualité
Ah le joli moi de mai! C’est une période que j’aime parce que la nature est expressive, il y a plein de ponts et puis aussi parce qu’il me voit fêter mon anniversaire (dernière info dont tu te fiches peut être royalement).
Non, ma véritable actu de ce mois de mai est ailleurs: on démarre une nouvelle session du programme Mission Qualité aujourd’hui même! 🙂
C’est parti pour une nouvelle promo de qualiticiens et QSE hétéroclytes qui vont cheminer avec moi dans les méandres des softs skills (communication, leadership, rapport aux autres etc…) nécessaires à nos métiers.
J’ai dit nécéssaires? Indispensables oui!
Enfin seulement si on espère développer une culture qualité dans nos entreprises, dans laquelle chacun comprend et joue son rôle. Sans qu’on se retrouve, volontairement ou pas, à tout faire (coucou le sujet du rendez-vous qualité d’aujourd’hui!).
Donc voilà, on va se voir pendant 10 semaines, réfléchir, discuter et se challenger ensemble, avec humour et toujours dans la bienveillance.
Les prochains démarrages sont prévus en septembre prochain puis en janvier 2026. Les inscriptions sont ouvertes, les places limitées. Pour tout savoir (le fond, la forme, le pourquoi, le pour qui, le comment, le financement…) et participer à l’aventure Mission Qualité, je t’invite à cliquer ici et proposer ta candidature.
Ce que j'ai souvent vu... et que tu as sûrement vécu toi aussi
Tu es responsable qualité. Tu as énormément bossé pour construire un SMQ solide, documenté, aligné sur la norme. Tu le connais par cœur, tu sais où tout se trouve, comment tout fonctionne, tu sais que c’est conforme. Bref, c'est ton système et pour tout dire aussi un peu ton bébé.
Sauf qu’il y a un hic. Tu te rends compte qu’à part toi, personne ne l'utilise correctement. Les pilotes ne mettent à jour ni leurs fiches de processus, ni leurs plans d’actions, ni leurs indicateurs. Les procédures ne sont pas respectées. Et toi en réalité tu passes ton temps à répéter les mêmes choses aux uns puis aux autres.
Et quand tu rencontres ce genre de situation, la tentation est très grande de conserver encore plus les commandes du systèmes. "Laisse, c’est bon, je vais le faire moi-même". Et voilà. Tu te dis que toi tu sais. Que c’est pas grand chose. Que ce sera rapide. Mais ça se répète et tu t'épuises.
C’est humain. Tu veux bien faire. Tu veux que les audits se passent bien, que la direction soit satisfaite, que les non-conformités soient closes à temps. Que ce système ronronne aux ptis oignons. Mais à force de vouloir tout porter, tu en arrives à faire de la qualité en solitaire. Et ça, ça ne fonctionne jamais très longtemps.
Tu te reconnais ? Moi aussi je suis passé par là. Et crois-moi, tu n’es pas seul(e).
Pourquoi on tombe dans le piège
Parce qu'on est engagés, passionnés, exigeants. Parce qu'on veut que ça marche. Parce qu'on est parfois les seuls à y croire. Et surtout, parce que personne ne nous a appris à partager ce rôle.
D’ailleurs rappelle toi tes cursus de formation en qualité. On t’y a appris quoi? A être un(e) expert(e), non?
Et entre nous, il y a un petit côté valorisant à être la personne qu’on appelle à chaque question. Celle qui sait. Qui maîtrise. C’est flatteur… enfin surtout au début.
Or ce qui nous valorise finit par nous enfermer. Parce qu’un jour, tu lèves la tête et tu te rends compte que tu es devenu indispensable. En début de carrière on croit que c’est cool. Genre c’est même une réussite: on a besoin de moi. Sauf qu’avec le temps et la bouteille, tu prends conscience de l’envers de la médaille: tu es aussi isolé(e). Et en surcharge.
Dans beaucoup d’entreprises, la culture qualité repose encore sur cette figure centrale de responsable qualité. Celui ou celle qui sait, qui gère, qui contrôle. On l’assimile à une fonction support, mais en réalité, on l’isole.
Ce modèle ne tient plus. Je te rappelle que ça fait 10 ans (nan mais 10 ans!!!) que le “représentant de la direction”, à qui on confiait par le passé la responsabilité de gérer le SMQ, a disparu de l’ISO 9001!
Parce qu’un système qualité n’est pas une machine autonome qu’on peut piloter seul. C’est un réseau. Un organisme vivant. Et ça demande une autre posture que celle de seul maitre à bord : celle d’un catalyseur.
Ton SMQ n'a plus besoin d'un gardien. Il a besoin d'énergie collective.
Ce que ça produit dans les faits
Quand le SMQ devient un sujet "de la qualité", les autres s'en désintéressent purement et simplement. Ils ne se sentent pas concernés. Pas responsables. Et le système devient déconnecté du réel.
Tu te retrouves à faire du reporting pour cocher des cases, à courir après des infos, à maintenir à flot une mécanique que personne ne regarde vraiment.
Et ça, c'est tout sauf de la qualité. On est complètement à l’opposé d’une démarche menant à la conformité aux exigences et à l’amélioration des résultats.
Tu deviens prestataire interne. À disposition. Sollicité au dernier moment. Et souvent… en mode pompier.
Tu bosses le soir pour finaliser le compte-rendu de la revue de direction. Tu es au centre de l’attention avant et pendant les audits. Et puis après… plus grand chose.
Tu redécouvres ce sentiment étrange d’être à la fois ultra-solicité… et invisible dans les vraies prises de décisions, celles qui sont importantes.
Le pire c’est qu’à force de faire seul, tu rends les autres passifs. Et c’est logique : pourquoi s’impliquer dans un système qu’on n’a pas co-construit ? Mais du coup c’est un cercle vicieux qui s’instaure. Et plus ça va, plus tu perds tes collègues.
Pour aller plus loin ensemble:
Mission Qualité: le programme de formation et d’accompagnement pour t’améliorer et t’épanouir dans la fonction qualité/QSE. Inscriptions ouvertes pour les sessions de septembre 2025 et janvier 2026.
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Changer de prisme
Je t’invite à voir les choses autrement. Le SMQ n'est pas ton bébé. Ce n’est pas ton SMQ. Considère le comme un bien commun. Comme un jardin partagé. Il a besoin de plusieurs mains, de différents regards, d'idées variées. D’être alimenté par les bonnes personnes, au bon moment. Il vit, évolue, se transforme.
Un système de management pertinent, c’est un système qui s’ancre dans le quotidien. Qui évolue avec les pratiques. Qui sert les métiers. Et pour ça, il doit appartenir à tout le monde.
Ton rôle ? En être le jardinier en chef. Pas celui qui plante tout tout seul, mais celui qui donne envie aux autres de s'y mettre. Qui propose des outils simples. Qui célèbre les réussites. Qui valorise les initiatives.
Et qui accepte que le jardin ne soit pas toujours nickel. Parce que ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est qu’il vive. Et que chacun ait conscience que le système lui appartient.
Imagine ton prochain audit. L’auditeur pose une question sur un processus. Et là, c’est le pilote qui répond, avec assurance, exemples à l’appui. Il explique les évolutions, ce qui était fait avant et montrait des limites. Ce qu’il a fait évoluer après concertation avec son équipe et le processus aval. Comment ils ont fait des tests et validé leur solution. L’impact sur les résultats mesuré avec cet indicateur qu’il a choisi. Et toi tu écoutes, à côté de l’auditeur qui te jettes des regards complices. Parce qu’il sait. Tu n’as rien eu à dire. Juste à savourer. Et crois moi c’est meilleur que si c’était toi qui avait fait tout ce boulot.
Ce que tu peux faire dès demain
Identifie un processus que tu gères encore trop. Et pose-toi la question : qu’est-ce que je pourrais arrêter de faire et laisser au pilote? Pas tout d’un coup, mais un bout. Et quel bout ?
Puis va voir le pilote. Et propose-lui. Pas comme une corvée dont tu te débarasses. Mais comme une responsabilité. Un terrain d'expression. Une opportunité de façonner son cadre et de montrer son savoir-faire.
Ne l’aborde pas en mode “j’en ai marre de faire à ta place” mais plutôt “j’ai un super truc à te proposer.”
Tente des choses.
Ouvre une discussion sur un mode opératoire sur le terrain.
Propose à un pilote d’identifier les points forts de son processus.
Tu seras surpris du résultat.
Et pour finir n'oublie pas : le SMQ ne t'appartient pas. Il appartient à chacun.
C'est comme ça qu'il sera pertinent, utile et vivant.
On en reste là pour aujourd’hui et je te dis à bientôt !
Benoît
PS : si tu connais quelqu’un qui apprécierait de me lire, fais-lui suivre ce mail :
Pour aller plus loin ensemble:
Mission Qualité: le programme de formation et d’accompagnement pour t’améliorer et t’épanouir dans la fonction qualité/QSE. Inscriptions ouvertes pour les sessions de septembre 2025 et janvier 2026.
Le Village QSE: la communauté de pairs pour échanger et te sentir moins seul.
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Top ce sujet Benoit et il tombe à pic car en pleine réflexion sur SMQSM « en Santé Mentale »
PS: Alors que je préfère ce que tu avais proposé comme nomination SMAEQ, Système de Management des Activités de l’Entreprise par la Qualité dans un de tes posts sur LinkedIn).
Et effectivement, la première chose à laquelle j’avais pensé c’est que ce système n’est pas à nous ou pas que à nous, il est à nous tous…
Ça serait bien de ne pas tomber dans le piège mais je pense qu’on y passe tous si comme si il faut passer par là.
Merci pour ce partage.