#58: 14 vérités avant de parler de culture qualité

Tu veux déployer la culture qualité dans ta boîte? C'est bien. Par contre je mets les pieds dans le plat: il va falloir regarder ces vérités en face avant de commencer.

Salut à toi,

bienvenue à ce 58ème Rendez-vous Qualité. Nous sommes désormais 4553! 🤩
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Au sommaire:

• Mon actualité

• Avant de parler de culture qualité

• 1. Un mauvais système battra toujours une bonne personne

• 2. Le système appartient à la direction

• 3. L’influence ne se donne pas.

• 4. Arrête d’attendre que la direction s’engage

• 5. Un qualiticien qui reste au bureau ne change rien

• 6. Si on te voit comme “le/la qualiticien(ne)”, t’es foutu(e)

• 7. Management qualité = management du changement

• 8. Avant de tout changer, comprends ce qui existe

• 9. Les pompiers ne créent pas de culture

• 10. Ce que tu tolères devient la norme

• 11. La qualité est instable

• 12. Ce ne sera jamais parfait

• 13. Si tu ne crois pas à l’amélioration continue, change de métier

• 14. Ta valeur se mesure quand tu n’es pas là

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Temps de lecture : 10 minutes

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Pour aller plus loin ensemble:

• Mission Qualité: le programme de formation et d’accompagnement pour arrêter de galérer et t’épanouir dans la fonction qualité/QSE. Inscriptions ouvertes pour les sessions de septembre 2025 et janvier 2026.

• Le Village QSE​: la communauté de pairs pour échanger et te sentir moins seul.

• Memes QSE: télécharge mes 118 memes en format modifiable.

• Retrouve toutes mes offres sur mon site web.

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Mon actualité

Podcast “Qualité: au-delà du virtuel”

Je réalise depuis le début de l’année des podacsts pour Parcours croisés, de l’AFNOR. J’y invite et interviewe des pros de la qualité / QSE issus d’horizons dievrs. L’objecitf? Qu’ils et elles nous parlent de leurs enjeux et de leurs problématiques, des réponses qu’ils y apportent. Et qu’ils révèlent chacun(e) à leur les multiples facettes qui composent notre beau métier.

Tu peux écouter le premier épisode ici, en compagnie de Gégory Pintard, responsable amélioration continue chez Naïtup, fabricant français de tentes de toit pour voitures.

Webinaire intelligence artificielle

La semaine dernière mes partenaires Qualnet, représenté par Marie Pommier, et Anthony Deles ont proposé et animé ensemble un wébinaire dédié aux usages de l’IA en QSE. Ils ont exploré 4 cas d’usage:

• Rédiger une procédure

• Répondre à une réclamation

• Retranscrire les enjeux d’un SMQ

• Utiliser des assistants GPT prêts à l’emploi

Si le sujet t’intéresse, je te recommande vivement de regarder le replay:

Nouveauté au village QSE!

La communauté en ligne dédiée aux pros Q/QSE/HSE que nous avons créé il y a 2 ans avec Anthony Deles continue de grandir avec bientôt 300 membres.

A partir de septembre prochain un nouvel abonnement Premium sera proposé. L’objectif est simple: mettre à disposition tout ce dont un responsable qualité / QSE a besoin pour entretenir et développer ses compétences, ainsi que traiter les mutliples problématiques qui se présentent à lui.

Tu y trouveras un gros volume de formations incluses tous les mois, des permanences techniques avec des experts, des bilbiothèques de documents, de la veille réglementaire, des ateliers de partage de pratiques.

On ouvre les inscriptions. Pour en être répond à ce questionnaire puis réserve ta visio découverte avec Anthony ou moi (on te laisse choisir celui que tu préfères 😉).

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Avant de parler de culture qualité

Déployer une culture qualité dans les entreprises est à la mode. C’est normal, c’est très souvent précisément ce qu’il manque pour qu’on se comprenne, que chaucun joue son rôle et que le système soit efficace et l’entreprise performante.

La culture qualité est aussi l’un des thème qui va être ajouté dans la prochaine ISO 9001 v2026, avec des exigences associées, dont on attend de découvrir la teneur.

Donc voilà, pas besoin d’être devin pour prédire une déferlente sur ce thème dans les mois qui viennent. Et d’ailleurs ça tombe bien, ça colle parfaitement avec mon sujet de prédiclection qui est d’embarquer tous les collègues dans les démarches qualité / QSE.

Par contre, avant de creuser la notion de culture, de définir ce que c’est, par quoi elle se traduit, comme on l’instaure ou la renforce, comment on la mesure, aujourd’hui, on va prendre un moment pour se regarder dans le miroir. Sans filtre.

Evidemment en tant que responsable qualité / QSE, nous avons un rôle de premier plan à jouer pour développer la culture qualité. Mais nous devons avant celà regarder certaines vérités en face, nous les approprier et les accepter.

Alors les voici. Accroche ta ceinture.

1. Un mauvais système battra toujours une bonne personne

Tu peux être brillant, engagé, formé aux meilleures pratiques… mais si le système de management de la qualité (SMQ) autour de toi est incohérent, mal conçu ou mal animé, tes efforts resteront vains.

La qualité, ce n’est pas une affaire d’individus héroïques. C’est une affaire de structures qui rendent la qualité possible, voire inévitable. Et c’est pourquoi le premier chantier d’une culture qualité digne de ce nom, c’est la conception de ces structures : un système de management clair, simple, aligné avec les réalités opérationnelles, qui implique chacun.

Imagine un collaborateur motivé qui propose une amélioration, mais à qui on répond “ce n’est pas dans la procédure”… Voilà comment on tue l’initiative. À l’inverse, un bon système encourage, soutient, encadre.

👉 Le système est au service des personnes, pas le contraire.

2. Le système appartient à la direction

Si tu veux une culture qualité, il faut que le SMQ soit porté au plus haut niveau. Sinon, tu ne construis qu’une coquille vide. Le système ne doit pas seulement être connu de la direction. Il doit être incarné par elle. Ce sont ses décisions, ses arbitrages, ses priorités qui font vivre (ou non) la qualité.

La direction ne signe pas juste la politique qualité : elle montre, dans les faits, que cette politique compte. Et toi, ton job c’est de leur donner les moyens, les données, les exemples, les récits pour qu’ils s’approprient cette culture.

👉 L’étape numéro 1 de la culture qualité c’est la direction.

3. L’influence ne se donne pas.

Tu veux peser sur les choix de la direction? Commence par te comporter comme son partenaire et parler son langage. Et ce langage, ce n’est pas “non-conformité”, “fiche d’écart,” ni “revue de processus.” C’est “risque”, “productivité”, “rentabilité”, “image de marque.”

Tu veux qu’un CODIR écoute ? Présente un indicateur qui touche leur KPI. Tu veux convaincre un directeur de site? Montre-lui ce que lui coûte une mauvaise gestion des incidents qualité.

Si tu ne relis pas la qualité aux enjeux business, tu resteras dans l’ombre. Tu resteras celui à qui on a confié de gérer l’ISO alors que tu veux être celui dont on veut connaître l’avis et les préconisations.

👉 Gagne le droit d’influencer ta direction.

4. Arrête d’attendre que la direction s’engage

La direction ne se réveillera pas un matin en se disant “tiens, et si je m’investissais enfin dans la qualité ?” C’est toi qui dois allumer la mèche. Provoquer la discussion. Créer les occasions. Raconter des réussites, même petites. Inviter à des revues de processus. Mettre le pied dans ses préoccupations.

Un client te félicite ? Fonce raconter ça à la direction. Un audit interne révèle une perle ? Partage-la. Chaque victoire est une opportunité de démontrer que la qualité est un levier, pas un boulet.

👉 Ton job c’est de mettre en mouvement, pas d’espèrer un changement.

5. Un qualiticien qui reste au bureau ne change rien

La culture qualité, ce n’est pas dans ton bureau que tu la verras pousser. C’est sur le terrain. Au contact des équipes. En allant dans l’atelier, sur les chantiers, dans les services supports. En observant, en écoutant, en posant des questions qui font mouche.

Ton rôle, c’est de comprendre les vraies contraintes. Pas celles qu’on t’écrit dans le tableau des risques, mais celles qui se vivent au quotidien. Alors si tu veux embarquer les gens, commence par te montrer.

👉 Un tour d’atelier vaut dix réunions de pilotage.

6. Si on te voit comme “le/la qualiticien(ne)”, t’es foutu(e)

Tant que tu seras perçu comme “celui qui vient avec les procédures” ou “celle qui fait les audits”, tu resteras en périphérie. Tu dois devenir un partenaire. Quelqu’un qu’on appelle parce qu’il ou elle apporte des solutions, pas des problèmes.

Un directeur m’a dit un jour: “si tes collègues te sollicitent, c’est gagné.” Parce que ça veut dire qu’ils ont compris que ton job c’est de les aider.

Commence par aider les autres à atteindre leurs objectifs. Montre-leur que la qualité peut leur simplifier la vie, réduire les emmerdes, valoriser leur boulot. Une fois qu’ils verront ça, tu seras enfin perçu(e) pour ce que tu es : un atout.

👉 Apporte des solutions, pas des contraintes supplémentaires.

7. Management qualité = management du changement

Changer des habitudes, des façons de faire, des repères… ça ne se décrète pas. Ça s’accompagne. Une culture qualité ne s’installe pas avec un plan d’action. Elle se construit avec de l’écoute, de l’exemplarité, des victoires successives, visibles et du temps.

Il te faut une stratégie d’influence. Des alliés. Des champions. Des premiers résultats concrets à valoriser. Et beaucoup de patience. La résistance au changement est naturelle. Ton boulot, c’est de la comprendre. Et de la contourner.

👉 Soit le premier à accepter de changer tes manières de procéder.

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Pour aller plus loin ensemble:

• Mission Qualité: le programme de formation et d’accompagnement pour t’améliorer et t’épanouir dans la fonction qualité/QSE. Inscriptions ouvertes pour les sessions de septembre 2025 et janvier 2026.

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8. Avant de tout changer, comprends ce qui existe

Un système qualité, c’est souvent un millefeuille. Tu arrives, tu veux tout refondre, tout digitaliser, tout faire à ta sauce… Mais as-tu pris le temps de comprendre pourquoi les choses sont comme elles sont ?

Il y a toujours une raison. Chaque pratique a une histoire. Chaque habitude répond à une logique passée. Si tu ne la respectes pas, tu prends le risques de braquer. Si tu la comprends, tu peux la transformer. Une culture ne se balaie pas. Elle se transforme de l’intérieur.

👉 Le point de départ c’est la culture actuelle.

9. Les pompiers ne créent pas de culture

Tu passes tes journées à éteindre des feux ? OK, mais quand construis-tu la caserne ? Répondre aux urgences, c’est utile. Mais si tu veux créer une culture, il te faut du temps pour structurer, prévenir, faire monter les compétences.

Si ton agenda déjà débordant est balloté quotidennement par des crises et des urgences, tu as un problème. Pose-toi. Et pose des limites. Délègue ce qui peut l’être. Priorise. Même la réponse aux urgences (elles ne se valent pas toute: définis des critères). Protège du temps pour les sujets de fond. C’est comme ça que tu passeras du pompier au bâtisseur.

👉 Acceptes les petits incendies pour donner du temps au travail de fond.

10. Ce que tu tolères devient la norme

Chaque écart que tu laisses passer sans réaction, chaque comportement que tu ignores, chaque règle que tu n’appliques pas... devient la nouvelle règle.

Tu veux une culture qualité forte ? Sois clair sur les règles. Et sois constant dans leur application. Ce n’est pas être rigide, c’est être juste. Une culture se construit par la répétition des petits gestes quotidiens. Et par le respect du cadre et des limites.

Ceci vaut pour toi en premier lieu, puis pour tous tes collègues, avec par ordre d’influence: la direction et les managers.

👉 Ce qui n’est pas dit influence autant que ce qui est dit.

11. La qualité est instable

Tu penses que tout roule ? Bravo. Mais ne t’endors pas. Une culture qualité peut régresser. Vite. Un changement de direction, une fusion, un coup de stress économique, une crise sur un produit… et tout peut voler en éclats.

Reste en veille. Continue d’en parler. De reconnaitre. De corriger. La culture qualité, c’est comme une plante : elle a besoin d’eau, de lumière, et de quelqu’un qui vérifie qu’elle ne fane pas.

👉 La qualité est un cheminement quotidien, pas un but à atteindre.

12. Ce ne sera jamais parfait

Et heureusement ! La culture qualité repose sur une tension saine entre ce qui est, et ce qui pourrait être. Ce n’est pas l’atteinte de la perfection qui compte. C’est l’énergie mise dans l’amélioration.

Et c’est là ta plus grande oppportunité: montrer que chaque pas compte. Que chaque boucle d’amélioration a de la valeur. Que la conformité c’est l’adéquation, à un instant T, entre des exigences et les réponses qu’on y apporte. Et que le chemin continue, qu’on peut aller plus loin, jusqu’à l’étape suivante.

👉 Accepte l’imperfection chez toi et chez les autres.

13. Si tu ne crois pas à l’amélioration continue, change de métier

L’amélioration continue, c’est l’ADN de notre fonction. Si tu penses que “ça suffit comme ça”, que “ça tourne bien comme avant”, ou que “on n’a pas le temps”… alors peut-être que tu es au mauvais poste. Le problème c’est que tu risques d’être le frein qui tu les initiatives dans l’oeuf.

Mais si tu crois qu’on peut toujours faire mieux, plus simple, plus clair, plus fluide… alors tu es pile où il faut. Et tu as de quoi bâtir une culture solide.

👉 Sois conscient que tu es le premier de cordée.

14. Ta valeur se mesure quand tu n’es pas là

Tu as bien bossé ? Tu le sauras quand tu prendras une semaine de congé et que rien ne s’effondrera. Parce que tu auras formé. Structuré. Transmis. Tu auras semé une culture qui pousse sans toi.

C’est ça, ton objectif ultime : rendre la qualité indépendante de ta présence. Pas pour te rendre inutile. Pour te rendre libre.

👉 La vraie culture qualité ne dépend pas des personnes.

Tu vois, finalement développer une culture qualité, ce n’est pas juste répondre aux exigences d’une norme, passer un audit ou remplir des cases.

C’est voir plus loin. Plus juste. Plus humain. Pour moi c’est surtout aller au-delà des normes et de leurs exigences. Les mettre de côté. Et travailler à ce que le pourquoi on fait tout ça, le qui fait quoi, le qu’est-ce qu’on fait quand il y a un problème soit mis sur la table. Clair, partagé, appliqué. Ca devient de l’ordre du réflexe.

C’est commencer par regarder ces 14 vérités en face et les utiliser comme une boussole.

Pas pour cocher des cases. Mais pour construire, pas à pas, une culture qui tient, même quand tu n’es pas là.

On en reste là pour aujourd’hui et je te dis à bientôt !

Benoît

PS : si tu connais quelqu’un qui apprécierait de me lire, fais-lui suivre ce mail :

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Pour aller plus loin ensemble:

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